La cité des miroirs


Justin Cronin, Robert Laffont, 2017, 816 p., 16€ epub sans DRM



L'amour plus fort que la mort !

Une trilogie dont il aura fallu attendre 4 ans pour connaitre la fin.
Pour ceux qui veulent lire le cycle, ne lisez pas mon avis, certains spoils sont inévitables.
J'ajouterai ne lisez pas ce roman, il clôture mal l'ensemble !

Présentation de l'éditeur :


En 122 apr. V., soit 122 ans après l'apparition en Amérique du Nord d'un virus qui a décimé la population, la vie semble reprendre ses droits. Ce virus, à la suite d'une expérience gouvernementale, a été inoculé à douze personnes, qui, transformées en monstres assoiffés de sang, ont propagé le mal. Mais quelques poches de population ont réussi à combattre et à éliminer les Douze, mettant un terme à un siècle de terrifiantes ténèbres. Les survivants sortent de derrière leurs hauts murs, déterminés à reconstruire leur société, et osent désormais rêver d'un futur meilleur. Mais est-ce la fin du cauchemar ou une simple accalmie avant le déchaînement d'autres forces obscures ?
Loin d'eux, dans une métropole à l'agonie, le Zéro attend. Le Premier. Le père des Douze. L'angoisse qui a brisé sa vie humaine le hante, et la haine qu'a engendrée sa transformation le brûle. Seule pourrait l'apaiser la mort d'Amy – le dernier espoir de l'Humanité, La Fille de nulle part – qui a grandi pour se dresser contre lui.


Mon ressenti :


Quelques années sont passées, la vie reprend lentement ses droits. Kerville devient une grande ville, avec une amorce d'administration et de service public. Les lois promulguées lors de la menace vampires tombent une à une, les citoyens sentent le vent de la liberté. Nos protagonistes croisés dans les tomes précédents goûtent à la vie simple. Leurs routes se sont parfois éloignées. Mais après les grandes chevauchées, l'ennui commence à poindre. Et certains pensent que le mot Fin - de la catastrophe, des viruls - est un peu prématuré.


Un début long à se mettre en place, du fait, à mon sens, d'une intrigue moins forte. L'histoire aurait pu somme toute s'arrêter après Les douze. L'action commence à se mettre en place en milieu de roman. Nous aurions pu croire qu'après les deux milles pages précédentes, le cadre était posé, place à l'action, aux réponses ultimes. Las, l'auteur peaufine les détails, crée une descendance, s'appesantit longuement sur la vie du Numéro Zéro. Et moi pauvre lecteur me demandant qu'en Justin va lâcher les brides de son foutu canasson. Cela dit, c'est toujours bien écrit, l'auteur parvenant toujours à nous faire emmener avec lui dans ce monde nouveau.

Découverte de fossiles viruls

Mais certains changements sont difficiles à comprendre. Que penser de Michael, dit Le circuit ? Il
décide de mettre ses convictions de côté pour fricoter avec le milieu du grand banditisme pour mener à bien son Projet. Projet gigantesque, pharaonique, qui laisse tout le monde indifférent. Et que dire de la solution finale apportée aux problèmes malfrats. Pourquoi ne pas l'avoir adopter avant ?
Peter, préférant mourir au combat, mais pas seul, emportant avec lui les habitants. Nous sommes en pleine tragédie, le réalisme s'éloigne. Dommage.
Les viruls ont désormais une nouvelle caractéristique, nous n'en apprendront pas plus. Re-dommage
Puis l'action se met enfin en place. Et cette fichue impression d'être devant un mauvais blockbuster américain : ça part dans tous les sens, des rebondissements incroyables, des explosions en veux tu en voilà, des héros plus fort que la mort. Re-re-dommage.
L'auteur a voulu faire un mythe, mais n'est pas Homère qui veut.

Là où tout a commencé : le site de la première colonie


Les deux précédents tomes étaient bercés de métaphore religieuse, ce tome n'est pas en reste : le charpentier, le chevalier errant, les signes (la vision de Greer, le bateau trouvé par Mickael,...) qui guide leur pas. L'auteur y ajoute du mystique : des visions, des rêves. Nous sommes entre la vie et la mort dans un grand gloubiboulga mystico-religieux.

Vous prendrez bien du sirupeux. La trilogie était parfois assez sombre sur l'homme, Justin Cronin nous démontre ici que l'amour peut tout transcender : le Mal, la Mort. Un trip romance bit-lit qui pourra plaire à certains, et fortement déplaire à d'autres. Pour ma part, lorsque l'on me parle d'amour, je change de trottoir, ici, le sujet est l'Amour, j'en ai encore la Nausée.

Justin Cronin loupe la dernière marche, et le lecteur se fracasse les dents sur des bondieuseries de bazard, de l'action grandiloquente et de la mièvrerie.
Ce tome peut se lire de manière indépendante à mon avis. Mais je vous conseille plutôt de faire l'impasse dessus et de considérer que la trilogie était au final un diptyque.
Une série devrait voir le jour, j'ai très peur du soap-opéra.

mon avis mon avis

Citation : 


Mais alors que l'amour se mue en chagrin et que le chagrin devient de la colère, pour se connaître la colère doit céder à la pensée. Mes propriétés symboliques étaient indéniables. Produit de la science, j'étais une parfaite création industrielle, l'incarnation même de la foi inlassable de l'humanité en elle-même. Depuis qu'en raclant un silex sur une pierre notre premier ancêtre velu a banni la nuit avec le feu, nous avons gravi vers le ciel une échelle faite de notre arrogance. Mais n'y avait-il rien d'autre ? Étais-je la preuve ultime que l'humanité habitait un cosmos que personne ne surveillait, dépourvu de finalité, ou étais-je quelque chose de plus ?
C'est ainsi que je contemplais mon existence. Finalement, ces ruminations me conduisirent à une conclusion : j'avais été créé dans un but, je n'étais pas l'auteur de la destruction, j'étais son instrument, forgé dans l'atelier céleste par un dieu d'horreur.

5 commentaires:

  1. Oho!
    Ben mazette, c'est dommage de terminer sur une déception. Je n'ai pas suivi ton premier conseil concernant la lecture de l'article pour cause de spoiler, en revanche, je suivrai celui d'éviter le 3° tome et de ne lire que les 2 premiers.

    Et, non, je ne connaissais pas! Mais, il m'arrive de passer à côté de certains bouquins.

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    1. Oui, c'est vraiment dommage de finir la trilogie de cette manière. A trop vouloir en faire...
      Mais au final, deux très bon romans, ce qui n'est déjà pas si mal.

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  2. Je viens de le terminer et je suis complètement d'accord. J'attendais bien plus de ce dernier tome....

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    1. Je désespérais de trouver une personne qui avait le même ressenti.
      Le dernier tome est Les douze !

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  3. Perso, j'ai adoré.

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