L'île


Peter Watts, Le bélial, 2011-2016, 48 p., epub gratuit jusque fin nov 2016 sans DRM

 

Parue initialement dans la revue Bifrost n.61, prix Hugo 2010 de la catégorie nouvelle. Elle est désormais au sommaire du recueil Au-delà du gouffre qui vient de paraitre au Bélial.
Texte en téléchargement gratuit tout au long du mois de novembre ici.

Trois ouvriers à bord d’un engin construisent une autoroute. Le chantier aborde un tronçon où vit une espèce protégée. Que faire en l’absence du chef de chantier, continuer l’avancée des travaux, s’arrêter ou dévier du projet initial ?
Bon, c’est un peu plus compliqué :

Présentation de l'éditeur: 

 

Avant de pouvoir bénéficier d'un réseau hyperspatial, il faut bien que des gens se coltinent le gros œuvre. C'est là la mission laborieuse de l'équipage de l'Eriophora, vaisseau qui arpente les espaces interstellaire depuis des éons. Jusqu'au jour où son équipage arrive en vue d'une sphère de Dyson constituée de matière organique : vivante, et intelligente selon toute apparence…


Mon ressenti :



Sur une trame somme toute classique, Peter Watts réussit magnifiquement à nous parler de l’humain et son évolution, de l’altérité et de la préservation de la vie. Il nous confronte aussi à l’interculturel. Comment comprendre l’autre alors que nous n’avons aucune connaissance de ce dernier, comment interpréter les signes reçus et outrepasser l’anthropomorphisme.

Un texte Hard-SF, il y sera question d’IA, de corsec, d’éons, ... Malgré tout ce verbiage scientifique, les réflexions de l’auteur sont compréhensibles pour le non connaisseur, même si certaines nuances nous resteront inconnues. J’ai été agréablement surpris par la poésie scientifique qui s’en dégage. Des notes d’humour parsèment l’ensemble.

Une fin renversante et sombre

Les idées développées me disent de me procurer le recueil Au-delà du gouffre, la Hard-SF tempère mon enthousiasme.
A voir.
Pour ceux qui ont des doutes, aller lire l’excellente critique d’Apophis sur le livre.

Citation :


– Pourquoi l’appeler Chimp ?
– On l’appelle le chimp. » Puisque la première étape vers l’humanisation de quoi que ce soit consiste à lui donner un nom.
« J’ai vérifié. C’est une abréviation de “chimpanzé”. Un animal stupide.
– En fait, je crois qu’ils étaient censés être plutôt malins, si je me souviens bien.
– Pas comme nous. Savaient même pas parler. Chimp parle. Beaucoup plus futé qu’eux. Ce nom, c’est une insulte.
– Qu’est-ce que ça peut te foutre ? »
Il se contente de me regarder.
J’écarte les mains. « Exact, ce n’est pas un chimpanzé. Si on l’appelle comme ça, c’est parce qu’il possède en gros le même nombre de synapses.
– On lui donne un petit cerveau, puis on lui reproche sans cesse sa stupidité. »
Ma patience est à bout. « Tu veux en venir quelque part, ou tu te contentes de souffler du CO2 ?
– Pourquoi ne pas le rendre plus futé ?
– Parce qu’on ne peut pas prévoir le comportement d’un système plus complexe que soi. Et si tu veux qu’un projet reste sur les rails après ta disparition, tu évites de laisser les rênes à quelque chose qui échafaudera ses propres plans à la première occasion. » Bordel, personne ne lui a jamais parlé de la loi d’Ashby ?

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