L'été de l'infini

Christopher Priest, Le Bélial, 2015, 516 p., 12€ epub sans DRM


L’Été de l’infini réunit les meilleures nouvelles de Christopher Priest publiées sur cinquante années de carrière, soit douze textes, dont quatre inédits. Un long entretien, le témoignage de l’aventure que fut l’adaptation du Prestige au cinéma, ainsi qu’une bibliographie exhaustive, complètent un ensemble indispensable à l’appréhension d’un auteur dont Xavier Mauméjean affirme, dans son introduction au présent ouvrage : « [qu’il] est un écrivain de sciencefiction et se revendique comme tel. Pourtant, avec d’autres auteurs d’égale envergure, tel Philip K. Dick, Thomas M. Disch, J. G. Ballard ou Frederik Pohl, il pousse le genre à son extrême limite, l’oblige à se dépasser en explorant la réalité, à affronter ce qui se tient hors de portée du vrai. La vérité n’est qu’une possibilité du réel, en aucun cas sa mesure... »




Ce recueil comprend douze nouvelles de Christopher Priest, dont quatre sont inédites en français.
Cependant, les huit autres textes déjà parus ne sont pas tous facile d'accès.

Je n'entrerai pas dans une critique des 12 textes. Ces derniers permettent de retrouver des thèmes chers à l'auteur : la perception de la réalité, l'identité, l'amour, les femmes… Et aussi des hommages à des écrivains.

J'ai apprécié la nouvelle Haruspice pour son ambiance Lovecraftienne, L'Été de l'infini et Errant solitaire et pâle typiquement priestien, ainsi que La femme dénudée, texte fort et engagé.

Les nouvelles ayant des thèmes et influences différentes, il sera difficile de ne pas en aimer quelques-unes.
Je pense que ce recueil est plus destiné aux fans de Priest, mais cela peut aussi permettre de découvrir son univers.

En plus de découvrir ces nouvelles, l'éditeur a eu l'intelligence d'y mettre de nombreuses annexes :
- une préface de Xavier Mauméjean. Attention, la dernière partie de ce texte analyse les nouvelles du recueil, peut-être y revenir après pour avoir une lecture "neutre". J'aurais préféré que l'analyse des nouvelles soient mises en début de chaque texte, pour le côté pratique. (comme dans la revue Bifrost)

- une longue interview en deux parties de Christopher Priest de Thomas Day, de son vrai nom Gilles Dumay, directeur de la collection Lunes d'encre aux éditions Denoël. La première partie datant de 2005 et révisée pour l'occasion, la seconde de 2015. Un must. Qui donne envie de se replonger dans l'oeuvre de Christopher Priest (ce que j'ai fait)

- Magie, histoire d'un film, essai de l'auteur autour de l'adaptation de son roman le prestige au cinéma. Pour tous ceux qui veulent comprendre comment se transpose à l'écran une oeuvre littéraire. Attention, il vaut mieux (re)voir le film et (re)lire le livre avant de se plonger dans cet essai. (ce que j'ai encore fait)

- une bibliographie des oeuvres anglaises et françaises.

Ces annexes sont un vrai plus à ce recueil : compréhension et analyse, point de vue de l'auteur
Je pense que tout livre Grand format se devrait d'en comporter.
Un grand bravo aux éditions du Bélial.
Pour finir, un éditeur qui joue le jeu du numérique : 25 euros pour le livre papier, 12 euros pour sa version numérique, le tout sans DRM (verrou numérique qui empêche la libre utilisation de l'oeuvre achetée).
Les grands groupes d'éditions devrait prendre exemple sur ces petits éditeurs indépendants s'ils ne veulent pas finir comme les majors du disque.

Indispensable à tous priestien qui se respecte.

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